Voilà dix ans que le marché du fret ferroviaire s’est ouvert à la concurrence en France. Que de progrès accomplis ! Depuis 2005, les nouveaux opérateurs, désormais réunis au sein de l’AFRA, ont apporté leur compétence et leur dynamisme au développement d’un secteur d’activité considéré comme vital pour l’aménagement durable du territoire.
Les nouveaux entrants ont impulsé une dynamique, encouragé l’opérateur historique à se remettre en cause, déterminé les Régions, les entrepreneurs locaux, les industriels à s’impliquer. En dix ans les membres de l’AFRA ont aussi créé plus de 2 500 emplois pérennes. Mais aujourd’hui, dans un contexte de forte contrainte budgétaire et d’endettement du rail public, il est impératif d’assurer la compétitivité du système.
À cet égard, les défis à relever sont nombreux :
- l’amélioration de la productivité doit pouvoir s’accélérer dans un contexte de hausse prévisible sur le court terme des péages ;
- la nouvelle convention collective du ferroviaire devra s’affranchir de règles sociales contraignantes qui entraveraient définitivement la compétitivité des entreprises ferroviaires ;
- la protection du patrimoine immobilier et foncier ferroviaire doit tendre à faciliter l’accès au réseau de tous les opérateurs ;
- enfin, le réseau capillaire, si structurant pour le développement du fret au sein des territoires, devra être réhabilité, grâce aux financements de l’état mais également des Régions, et en concertation avec les entreprises ferroviaires et les chargeurs.
Cela ne sera possible que si toutes les parties prenantes s’entendent pour préserver l’avenir du fret ferroviaire. Quant aux politiques publiques, elles doivent impérativement créer les conditions d’un rééquilibrage entre le rail et la route.
Alain Thauvette