L’ARAFER doit être « fort et impertinent », affirme son président Pierre Cardo qui compte bien monter au créneau, et à Bruxelles s’il le faut, pour se faire entendre auprès du gouvernement. « En l’Etat », estime le Président de l’ARAFER, dans une interview parue le 1er mars sur le site de l’AFRA, « l’Autorité de régulation des activités ferroviaires et routières ne peut mener à bien ses missions. Il est impératif d’avoir les moyens financiers et humains à la hauteur de nos ambitions. Avec un budget qui est écorné depuis 2010 – il passe tous les ans de 13,7 millions à 11 millions d’euros – l’ARAFER est financièrement exsangue. »
Depuis la loi du 4 août 2014 portant réforme ferroviaire, l’ARAFER a, de surcroît, hérité de deux nouveaux secteurs à réguler, celui des autocars et des autoroutes. Si le budget du secteur des autoroutes est « équilibré, il n’en va pas de même pour celui des autocars », explique Pierre Cardo qui entend bien « négocier » avant son départ une « augmentation budgétaire afin de permettre » au régulateur « d’assurer la bonne conduite de ses missions ».
« Le ferroviaire finance actuellement les travaux du secteur des autocars »
Une tâche d’autant plus difficile que « le budget des autocars à gérer par l ‘ARAFER ne s’élève qu’à hauteur de 200 000 euros. « Avec un aussi petit budget, l’ARAFER se voit contraint de puiser dans le budget du secteur ferroviaire pour financer les travaux du secteur des autocars. Ce qui est anormal », juge-t-il. « En 2015, nous avons un gros travail à faire sur l’établissement de toutes les gares routières en France. Il va nous falloir les recenser sur tout le territoire et nous assurer qu’en matière de réglementation, ces gares ne créent pas de discrimination et de distorsion de concurrence par rapport au trafic ferroviaire », remarque Pierre Cardo.
Un budget étale en 2016
Pour 2016, l ‘ARAFER dispose toujours du même budget pour couvrir ces trois compétences, le ferroviaire, l’autocar et l’autoroute. Du coup, prévient Pierre Cardo, « avec 60 personnes, nous sommes au taquet en termes de personnel. Avec seulement 3 personnes en charge des questions liées à l’ouverture de la concurrence des autocars, c’est peu au regard du travail à accomplir ». Surtout que l’ARAFER a besoin d’experts que le régulateur a eu les plus grandes difficultés à attirer dans la Sarthe…Désormais la loi Macron lui permet de répartir ses collaborateurs entre le siège au Mans et à Paris.