Dans une interview accordé à nos confrères de Transport Public, Joachim Fried, chargé des affaires européennes de la Deutsche Bahn, considère que le regroupement de l’infrastructure (RFF, SNCF-infra, DCF au sein du GIU ndlr) prévu par la réforme ferroviaire « est une bonne démarche » par référence à l’expérience allemande. Il estime en revanche que « d’autres éléments (de la réforme) demeurent peu clairs ».
Selon lui, « la question de savoir si la concurrence peut et va fonctionner dépend du régulateur. Il faut un organe indépendant en mesure d’organiser les bonnes conditions de la concurrence. La France a déjà crée avec l’ARAF un régulateur et il reste à voir quels seront les pouvoirs futurs de ce régulateur. »Joachim Fried est attentif à l’évolution des pouvoirs du régulateur dans le projet de loi qui sera présenté à l’Assemblée nationale le 16 juin 2014. Contrairement à la loi ORTF de décembre 2009, l’ARAF se voit déposséder de son « avis conforme » (obligatoire) concernant la tarification.Pour Joachim Fried le régulateur doit voir renforcer son pouvoir. « C’est ce que prévoit la législation européenne. C’est pour nous une condition d’entrée sur le marché. Si l’on a confiance dans l’arbitre, on a confiance dans le marché. ».
Après avoir ouvert en Allemagne son marché ferroviaire à la concurrence en 1994, il y a déjà 20 ans, l’Allemagne s’interroge aujourd’hui sur la date d’ouverture du marché ferroviaire de transport voyageur à la concurrence en France. « Aujourd’hui ce n’est pas fait, étant donné que la SNCF a été très active en Allemagne depuis cette date, nous avons naturellement intérêt à participer aux appels d’offres dès qu’ils seront lancés » conclut Joachim Fried.