Les motifs avancés par les syndicats pour la grève de jeudi tenaient à la fois aux inquiétudes concernant la remise en cause de l’âge de départ à la retraite des cheminots dans la perspective de la réforme des retraites annoncée pour l’automne ainsi qu’au prétendu “démantèlement” de la SNCF que constituerait la création d’un pole public ferroviaire en trois EPIC prévu par la réforme ferroviaire.
Or, sur ce dernier point, la réforme vise au contraire à regrouper en un seul ensemble les activités du ferroviaire public sous la houlette de la SNCF, revenant sur la réforme de 1997 qui avait séparé juridiquement les activités réseau (RFF) et les activités transport (SNCF). Au demeurant, la commission européenne considère avec une certaine méfiance ce regroupement en un seul ensemble et s’interroge sur l’effectivité de “la muraille de Chine” entre le gestionnaire du réseau et l’opérateur historique, seule à même de garantir d’égales conditions d’accès à tous les opérateurs dans un régime de libre concurrence. Quant à la défense des conditions sociales, la réforme garantit le maintien du statut des cheminots. Gilles Savary, député de la Gironde en charge de la réforme ferroviaire à l’assemblée nationale a d’ailleurs souhaité vivement, dans un interview accordé récemment à l’AFRA (voir ci-contre “3 questions à…) que des “amalgames destructeurs” ne soient pas fait entre réforme des retraites et réforme ferroviaire, appellant les parties prenantes à “assumer leurs responsabilités” pour l’avenir des cheminots.