L’Association Française du Rail (AFRA), qui rassemble les opérateurs alternatifs à la SNCF, salue l’avis publié ce mercredi par l’Autorité de la concurrence, qui alerte avec force sur les nombreux obstacles encore à lever pour une ouverture à la concurrence réelle du transport ferroviaire de voyageurs. Cette ouverture du marché constitue un puissant levier pour renforcer la filière industrielle ferroviaire française et répondre ainsi aux enjeux environnementaux et économiques.
C’est un avis qui fera date pour la concurrence dans le secteur ferroviaire en France. L’Autorité de la concurrence a dévoilé ce mercredi 29 novembre son avis relatif au secteur des transports terrestres de personnes après un an de travail et d’auditions.
L’Autorité rappelle que l’indépendance du gestionnaire d’infrastructures SNCF Réseau est un enjeu clef du succès de l’ouverture à la concurrence et plaide aussi pour un renforcement des compétences de l’Autorité de régulation des transports. « Avoir un gestionnaire d’infrastructure indépendant et performant est l’un des combats de l’AFRA, confirme Alexandre Gallo, Président de l’AFRA. Le réseau français est vieillissant et peu performant : ce n’est pas à la hauteur des ambitions de notre pays à l’heure de la transition énergétique. La France doit se doter d’un gestionnaire d’infrastructures fort et non discriminant, supervisé par un régulateur lui-même puissant à la fois du fait de sa capacité d’expertise, sa réactivité et sa capacité à sanctionner efficacement les abus. »
L’Autorité de la concurrence souligne que les nouveaux entrants se heurtent à des obstacles et à des freins potentiellement rédhibitoires. Le manque d’indépendance de SNCF Réseau et l’asymétrie d’information dont SNCF Voyageurs dispose lui laissent des « marges de manœuvre importantes » qui sont « susceptibles de la favoriser » souligne l’Autorité. L’AFRA déplore cette situation*. « La concurrence permet, relève Claude Steinmetz, Vice-Président de l’AFRA, d’améliorer l’efficacité et la qualité des services aux voyageurs, de favoriser l’innovation et de réduire les coûts au bénéfice du pouvoir d’achat des Français et des finances publiques »
L’Autorité appelle également à une réflexion sur le niveau des péages ferroviaires. « Ces péages parmi les plus élèves d’Europe dissuadent les nouveaux entrants et freinent la mise en circulation de nouveaux trains, souligne Roberto Rinaudo, Président de la commission Voyageurs de l’AFRA. L’étude de Sia Partners** a montré qu’une baisse de 20% des péages permettrait d’augmenter de 35 % le nombre de voyageurs sur Paris-Lyon. Tout le secteur serait gagnant, y compris le gestionnaire d’infrastructure grâce à des trains supplémentaires mis en circulation. »
* Une des tables rondes du colloque 2023 de l’AFRA « Comment renforcer le rail pour réussir la transition énergétique ? » le 4 octobre dernier a souligné ces nombreuses difficultés.
** Étude réalisée pour l’AFRA à l’occasion du colloque 2023.
À propos de l’AFRA
L’Association Française du Rail (AFRA), créée en mars 2009, rassemble les opérateurs alternatifs à la SNCF : Transdev, Transdev Rail, Trenitalia France, Deutsche Bahn/Arriva, Kevin Speed, actives dans le transport de voyageurs ; CargoBeamer, DB Cargo France, Europorte (groupe Getlink), ETMF, LINEAS, RegioRail, T3M, Froidcombi, Captrain France, CFL Cargo France, Millet Rail, entreprises spécialisées dans le fret ferroviaire et le transport combiné ; Vossloh Rolling Stock, Alstom, Akiem, Erion France, RAILPOOL France, constructeurs, loueurs et mainteneurs de matériel ferroviaire, la plateforme de distribution Trainline, Objectif OFP, Moreno et AD Potentiel.
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