Dévoilé par le site MobiliCités, un rapport commandé par le conseil d’administration de la SNCF est embarassant pour l’opérateur historique à l’heure de la constitution du nouveau groupe SNCF prévu pour le début 2015. On y apprend que la masse salariale de l’établissement public industriel et commercial (EPIC) s’est accrue de 1,3 milliards d’euros depuis dix ans alors même que, pendant cette période, ses effectifs ont diminué de 25.000 salariés. Plusieurs facteurs sont à l’origine de ce paradoxe : une multiplication des promotions individuelles, une augmentation du personnel d’encadrement et la réforme des retraites qui a retardé le départ des cheminots.
Surtout, le système de l’avancement automatique, le « glissement vieillesse technicité » (GVT) en vigueur dans la fonction publique amplifie l’incidence du progrès technologique (qui fait disparaître des fonctions d’execution accomplies désormais par des personnels plus qualifiés) et de la démographie (les nombreux personnels issus du baby boom sont au sommet de leur carrière). De ce fait, la hausse annuelle moyenne de la rémunération des personnels de l’EPIC a atteint 3,9% pour une inflation limitée à 1,6%. Le GVT a coûté 1,9 milliards d’euros en dix ans à la SNCF tandis que les départs en retraite compensés par le recrutement de jeunes moins rémunérés n’a permis d’économiser que 1,2 milliards. Une situation préoccupante pour le futur groupe ferroviaire qui doit impérativement améliorer sa compétitivité pour faire face aux investissements de modernisation du réseau et pour stabiliser son endettement. La loi ferroviaire prévoit en effet des économies de l’ordre de 1,5 milliard d’euros annuels pendant dix ans pour le groupe.