A un mois de l’entrée en vigueur de la loi ferroviaire instituant 3 Epic (SNCF, SNCF Mobilités, SNCF Réseau), c’est Frédéric Saint-Geours, 64 ans, membre du conseil exécutif du Medef et président du groupe des fédérations industrielles (anciennement UIMM) qui a été nommé président par intérim du conseil de surveillance de SNCF, l’Epic de tête du nouveau groupe ferroviaire public. Parallèlement, Guillaume Pepy, président de l’actuelle SNCF, et Jacques Rapoport, président de Réseau Ferré de France, ont été nommés comme prévus respectivement président et président délégué du directoire de SNCF. Aucun n’a une voix prépondérante au sein de ce directoire et c’est le président du conseil de surveillance qui aurait éventuellement pour rôle de les départager en cas de désaccord sur la stratégie de SNCF. Ces désignations par intérim n’ont vocation à être définitives qu’à l’issue des consultations des commissions du parlement et de la nomination des membres du conseil de surveillance.
Le choix de Frédéric Saint-Geours n’est pas neutre. Cet ancien membre du cabinet du ministre des transports Louis Mermaz en 1981 devenu par la suite directeur de cabinet du secrétaire d’Etat au budget Henri Emmanuelli (1984-1986) a fait l’essentiel de sa carrière à PSA. Il fut directeur général de Peugeot (de 1998 à 2007), Président de PSA Finance puis directeur général des marques. A la tête de la plus grosse fédération du Medef depuis 2007, il a été candidat à la succession de Laurence Parisot à la présidence du Medef. Alliant connaissance des cabinets ministériels, du patronat, de la finance, du monde des transports et du monde de l’automobile – le principal concurrent du ferroviaire, Frédéric Saint-Geours apparaît donc comme un homme d’envergure aux yeux des experts. Sa nomination est considérée comme un message envoyé à la Commission européenne qui s’inquiétait, depuis plusieurs mois, de l’éventuelle prépondérance du président de l’opérateur ferroviaire sur le président du réseau dont l’indépendance pouvait ainsi être mise en doute.