Toujours lors de son point presse du 13 mai dernier à Paris, l’AFRA s’est inquiétée, par la voix de Pascal Sainson (président d’Europorte et de la commission fret de l’AFRA), de « l’absence d’investissements dans le réseau ferroviaire capillaire qui menace la survie de ce dernier ». De fait, l’Etat a cessé complètement d’investir via RFF dans ce réseau depuis 2009 et, malgré la montée en puissance des financements de l’AFITF (Agence de financement des infrastructures de transport) et des régions, le montant annuel des investissements du gestionnaire de réseau a diminué de plus de 60% depuis 2006. Résultat : sur 4.200 kilomètres de voies, 1.500 km sont actuellement dans un « état critique ».
L’importance stratégique des lignes capillaires est clairement illustrée par l’activité d’Europorte. Comme l’explique son président, « les 2,2% de nos trains/kilomètres circulant sur les lignes capillaires génèrent 37% du trafic ferroviaire d’Europorte ». En se basant sur un coût de réhabilitation rail-voie-ballast de l’ordre de 80.000 à 100.000 € du kilomètre, l’AFRA préconise de mobiliser rapidement 150 millions d’euros d’investissements pour rénover le réseau capillaire. Des estimations beaucoup plus modeste que celles de RFF qui se fonde sur le coût de 400.000 €/km des travaux et qui correspond à un référentiel de rénovation des lignes grande vitesse alors que les lignes capillaires ne voient souvent passer que deux trains par jour à 40 km/h !