Contribution de l’AFRA aux Assises de la Mobilité

6 février 2018 | Actualités de l’AFRA, Fret, Voyageurs

Les Assises de la Mobilité, qui se sont déroulées entre septembre et décembre dernier, ont été l’occasion pour l’ensemble des acteurs du transport et de la mobilité de contribuer à l’élaboration de la stratégie gouvernementale pour la mobilité de demain.

Représentant les entreprises privées du transport ferroviaire, l’Association Française du Rail a tenu à participer à ces débats et à alimenter les réflexions du Gouvernement. L’AFRA regrette cependant qu’une part plus importante n’ait pas été accordée au ferroviaire, pourtant porteur de nombreux atouts et notamment en matière d’écologie et de décongestion des routes.

 

Vous trouverez ci-dessous les contributions de l’AFRA aux différentes questions posées sur le site Internet des Assises de la Mobilité.

 

Thème 1 – Mobilités plus propres, réduire notre empreinte environnementale

 

Question 4 : Qu’avez-vous à proposer sur ce thème

 

Nécessité d’une politique volontariste pour rendre le modèle économique du transport ferroviaire plus attractif

 

Le transport ferroviaire s’inscrit, de longue date, dans la mobilité électrique. Ayant une empreinte environnementale particulièrement basse, une politique d’investissement en faveur du transport ferroviaire permettra donc de réduire les émissions de CO² et de particules fines.

Par ailleurs, le transport ferroviaire, pour les voyageurs comme pour le fret, permet de transporter des volumes bien plus conséquents. Par exemple, en transport combiné, un train de 850m permet de remplacer l’équivalent de 60 camions. Le rail permet ainsi une économie de 57% d’énergie par rapport à la route.

Enfin, le recours au transport ferroviaire permet de réduire la congestion des routes, et ainsi les embouteillages, sources de pollution.

Les véhicules électriques et modes de transport innovants ne pourront donc répondre qu’à une demande de transport de porte à porte ou au dernier kilomètre mais ne sauront suppléer la nécessité d’investir dans un réseau de transport ferroviaire soutenable et modernisé.

 

 

Thème 2 – Mobilités plus connectées : accélérer l’innovation et la révolution numérique

 

Question 1 : Comment le numérique va-t-il redéfinir les conditions de la mobilité

 

Un seul billet pour l’intégralité d’un voyage

 

Il existe aujourd’hui des applications numériques qui permettent de réaliser des itinéraires d’un point A à un point B en intégrant différents modes de transport. A l’heure actuelle, elles sont, pour la plupart, régionales ou à l’échelle d’une intercommunalité. Avec les évolutions dans les modes de déplacements, il devient nécessaire de développer une application permettant d’obtenir un itinéraire multimodal interrégional.

L’AFRA se positionne en faveur d’une démarche commune à l’initiative des entreprises du secteur afin que le voyageur puisse acheter un seul et unique titre de transport pour l’ensemble de son trajet, même lorsque celui-ci est opéré par plusieurs exploitants.

Cela nécessite la mise en place d’un processus sûr et fiable de redistribution des contributions aux différents opérateurs. C’est d’ailleurs un sujet sur lequel l’AFRA travaille activement.

 


 

Thème 3 – Mobilités plus solidaires : réduire les fractures sociales et territoriales

 

Question 3 : Comment garantir à chacun la possibilité de se déplacer pour accéder à l’emploi, à la formation, à la santé, à la culture ?

 

L’ouverture du marché du transport ferroviaire, une opportunité pour tous

 

Aujourd’hui, l’offre de transport public coûte très cher à l’Etat et aux collectivités territoriales. En 2016, les Régions ont déboursé 4,9Mds€ pour financer, à hauteur de 73%, le transport public ferroviaire de voyageurs. Les 27% restants sont financés par l’usager.

L’une des causes de ce coût élevé est l’absence de marché ouvert et concurrentiel.

L’ouverture à la concurrence du fret ferroviaire a montré que les opérateurs alternatifs pouvaient offrir une meilleure qualité de service pour un coût inférieur. Les gains de productivité des entreprises ferroviaires privées permettront aux Régions de réaliser des économies et ainsi de pouvoir enrichir leur offre de transport public. Cela pourra également permettre aux collectivités territoriales de proposer des tarifs spéciaux plus attractifs à destination des populations fragiles ou pour promouvoir des opérations culturelles ou sportives.

 

 

Thème 4 – Mobilités plus intermodales : mieux articuler toutes les offres de transport

 

Question 1 : Quelles mesures pourraient faciliter l’utilisation de plusieurs modes de transports dans un même trajet ?

 

Développer les offres d’intermodalité

 

Il est souhaitable de développer, comme cela se fait dans d’autres pays européens, les espaces dédiés aux vélos à bord des trains, afin de permettre la mobilité de porte à porte.

De même, l’offre d’auto-train permet de répondre à plusieurs besoins de mobilité et de répondre au mieux aux attentes des voyageurs. Or, le service sera à nouveau réduit prochainement.

 

Faire des gares de véritables pôles d’attractivité

 

Le réseau ferroviaire français est structurant et permet de desservir une très grande partie du territoire.

C’est la raison pour laquelle, nous devons repenser l’organisation de notre territoire en structurant les offres de transport autour des gares.

Les gares doivent être au centre névralgique des schémas de transport, tout en œuvrant à une meilleure fiabilité et régularité du transport ferroviaire et à plus de facilités pour les usagers.

L’ouverture à la concurrence dans le fret ferroviaire a montré que les opérateurs alternatifs étaient capables d’apporter une meilleure qualité de service avec une plus grande fiabilité à leurs clients. Ce que les entreprises ferroviaires privées ont pu faire pour le fret, elles pourront également le faire pour le transport de voyageurs. Cette plus grande régularité permettra une meilleure articulation de l’ensemble des offres de transport et ainsi d’offrir aux usagers des itinéraires rapides et sûrs.

 

Question 2 : Comment encourager les voyageurs à se passer de leur voiture individuelle ?

 

Améliorer significativement la qualité de l’offre ferroviaire pour inciter les voyageurs à délaisser leur voiture

 

Aujourd’hui les voyageurs continuent de recourir trop souvent à leur voiture individuelle pour de multiples raisons :

– Plus fiable que les transports en commun, perçus comme étant trop souvent en retard

– Plus confortable : on est mieux dans sa voiture que debout coincé dans une rame de train bondée

– Plus sûr : les transports en commun, malgré d’importants efforts, continuent d’être perçus comme pouvant être un environnement non sûr.

– Plus propres : les images de trains ou de gares délabrés ou vandalisés pénalisent le transport ferroviaire.

Il est primordial d’améliorer significativement la qualité de service notamment grâce à une meilleure régularité (fiabilité et robustesse de l’offre), à des services à bord utiles et intéressants pour les voyageurs, un confort et une sécurité renforcés. Plusieurs exemples montrent que les opérateurs alternatifs, dans d’autres pays, ont réussi à redorer le blason du train grâce aux efforts fournis en la matière. En France aussi c’est possible !

 

 

Thème 5 – Mobilités plus sûres : réduire les accidents et les risques

 

Question 4 : Qu’avez-vous à proposer sur ce thème

 

Prendre le train = moins de voitures sur les routes = moins de risques d’accidents

 

L’un des nombreux atouts du transport ferroviaire, de personnes comme de marchandise, est qu’il permet de diminuer considérablement le nombre de voitures sur les routes. Moins de voitures et de camions sur les routes c’est, de fait, moins de risques d’accidents et, ainsi, une sécurité routière améliorée. De plus, le train permet de transporter des matières dangereuses de façon bien plus sûre que par la route.

 

 

Thème 6 – Mobilités plus soutenables : revoir les modèles économiques et la gouvernance

 

Question 2 : Comment trouver de nouvelles ressources pour investir dans les transports ?

 

Mise en place de mesures financières incitant au report modal

 

Le manque d’investissement pour l’entretien du réseau est en partie responsable de la dégradation de l’offre de service faite aux usagers mais également aux clients du fret ferroviaire. En effet, l’état des voies entraîne des abaissements de la vitesse autorisée et, parfois même, des fermetures de lignes. Compte tenu de l’état des finances publiques, il est nécessaire de trouver de nouvelles sources de financement. C’est la raison pour laquelle, l’AFRA propose la mise en place de mesures financières incitatives au report modal.

 

Question 4 : Qu’avez-vous à proposer sur ce thème

 

L’ouverture du marché du transport ferroviaire, une opportunité pour tous

 

Le transport ferroviaire constitue un coût important pour l’Etat et les collectivités territoriales avec un service qui n’est pas à la hauteur des attentes. Or, dans de nombreux pays étrangers, on a réussi à redorer le blason du transport ferroviaire. L’arrivée d’opérateurs privés sur le marché va permettre d’apporter de nouvelles solutions, plus innovantes, et à un coût plus supportable pour la collectivité.

Afin d’y arriver, une gestion indépendante et autonome de Gares & Connexions doit être assurée.

Par ailleurs, pour que l’ouverture se fasse dans les meilleures conditions et permettent aux nouveaux entrants d’offrir la meilleure qualité de service aux usagers, cela implique une réelle transparence de la part du groupe SNCF, ce qui n’est pas suffisamment le cas actuellement. Sans informations fiables sur les taux de fréquentation, les coûts… les opérateurs alternatifs ne pourront répondre efficacement aux appels d’offre et offrir les solutions les plus adaptées.

 

L’ouverture du marché du transport ferroviaire, une opportunité pour tous, à certaines conditions

 

L’ouverture du marché ne permettra pas d’offrir de meilleurs services aux usagers à un coût moins élevé pour la collectivité si certaines conditions ne sont pas mises en place. Il est nécessaire que le cadre social établi pour le transfert de personnel ne soit pas pénalisant pour les opérateurs, comme l’a indiqué l’Autorité de la Concurrence dans son avis du 4 octobre 2013. Il est également nécessaire de prévoir les modalités de mise à disposition du matériel roulant par les Régions aux nouveaux entrants ou de prévoir des durées de contrats suffisamment longues pour amortir le coût d’investissement du matériel roulant dans le cas où ce sont les opérateurs qui devraient l’apporter.

Par ailleurs, il est nécessaire de revoir la gouvernance de SNCF Réseau pour améliorer sa productivité.

Enfin, afin que des entreprises ferroviaires alternatives à la SNCF puissent challenger l’opérateur historique et proposer de nouveaux services, l’AFRA recommande le système d’open access sur les LGV.

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